Synthèse de presse bioéthique
08
Janvier 2018
Dans
la liste des groupes d’étude mise en ligne par
l’Assemblée nationale et agréés pour cette quinzième législature
figure la fin de vie, attribuée au groupe politique LREM.
Les groupes d’études sont des instances
« ouvertes à tous les députés, visant à approfondir et
suivre des questions spécifiques ». Ils ont pour mission
« d’assurer une veille juridique et technique sur des
questions trop spécialisées pour faire l’objet d’un examen par les commissions
permanentes ». Ils sont également « le lieu de
discussions et d’échanges irremplaçables entre députés de tous bords »,
estime l’institution. Chaque groupe fonctionne de façon souple et peut réaliser
des auditions de membres du gouvernement, de responsables de l’administration,
de personnalités du secteur concerné, des visites de site ou encore participer à
des manifestations extérieures.
D’autres thèmes comme
la fin de vie, la santé et le
numérique, l’intégration des personnes handicapées ou les droits de l’enfant ont
été agréés. Les présidents et co-présidents de chaque groupe sont en cours de
désignation.
Hospimedia, Caroline Cordier - 5/01/2018.
Ouverture – continuation - du débat politique sur l’euthanasie.
D.P.
10 janvier 2018-Patients psychiatriques en soins
palliatifs : une prise en charge complexe. Les soins palliatifs sont
par nature complexes. Ils le sont d'autant plus lorsqu'ils concernent des
patients présentant des troubles psychiatriques ou psychiques. Comment faire
pour prendre en charge ces patients "atypiques" selon qu'ils sont suivis en
unités de soins palliatifs, en services de psychiatrie ou bien en centres
médico-psychologiques ? Comment améliorer les pratiques soignantes en ce domaine
? En évitant quels écueils ? Éléments de réponse à l'occasion de la 16e journée
régionale de la Sfap qui s'est déroulée le 13 octobre 2017 à Toulouse sur le
thème "Soins palliatifs et santé mentale : approches complexes".
On a déjà commencé à réduire la crédibilité des personnes dépendantes,
auxquelles on va demander le « consentement » à leur euthanasie :
D.P.
Avis sur le droit de vote des personnes handicapées Citoyenneté et handicap :
« Voter
est un droit, pas un privilège »
JORF n°0055 du 5 mars 2017
11 janvier 2019-Jean-Louis Touraine va publier une
tribune pro-euthanasie, Jean-Louis Touraine, député
LREM du Rhône et Vice-président de la commission des affaires sociales, fait
actuellement tourner une tribune en faveur de l'euthanasie, intitulée :
« Pour une liberté républicaine »…
Sur l’Article rédigé par Jean-Louis Touraine,
le 11 janvier 2018, une
précision : « Jean-Louis Touraine est professeur de médecine au
département de transplantation de l'Université Claude-Bernard de Lyon, et
président de l’association France Transplant…
http://www.libertepolitique.com/layout/set/print/content/view/full/22685
11 janvier 2018-Le
Conseil d’État valide l’arrêt des soins d’une adolescente se trouvant dans un
état végétatif persistant. La décision d’interrompre les traitements de
suppléance des fonctions vitales administrés à une enfant se trouvant dans un
état végétatif répond aux exigences posées par la loi du 2 février 2016 dite «
Clayes-Léonetti » et ne porte pas une atteinte grave et manifestement illégale
au respect d’une liberté fondamentale, estime le juge des référés du Conseil
d’État.
C’est quoi la loi ?
A lire soigneusement, ces textes
édifiants sur la sauce à laquelle serons tous mangés, vous n’y croiriez pas !
Les « personnes vulnérables », ces fantômes pré-jugés au « consentement »
pré-visible…
Le marchepied
Numéro 16 - Décembre 2014
dénonçait déjà les avancées des activistes de l’euthanasie, qui, de petits pas
en amendements, en nous faisant chanter aves des « cas douloureux », finiront
par arracher le morceau.
C’est remarquable que dans ce débat si démocratique personne ne pose la
question : dans quel monde veut-on vivre, une société où chacun ait sa place, ou
le meilleur des mondes sans vieux ni maladies, propre comme dans
Plus belle la vie ?
Préférera-t-on la loi autorisant l’euthanasie dans son avenir administratif avec ses critères et ses règlements rigides comme des poignards… ? Il est facile de pourrir la vie de personnes handicapées, âgées, ou souffrant de troubles psychologiques, puis les persuader ainsi que leur vie touche à sa fin, soulageant ainsi les familles, l’hôpital, et les finances publiques… Dans un débat à la télévision en 2014, en parlant de la sédation profonde et continue, quelqu’un a dit « cela libérerait des lits à l’hôpital » ; les gens en sédation profonde et continue sont-ils déjà morts ? Au début il s’agira de « cas extrêmes », mais qu’en sera-t-il dix, quinze, vingt ans après ! - L'Assemblée nationale a largement adopté le projet le 17 mars 2015 en première lecture, par 436 voix contre 34.
On placera les gens dans le statut de fin de vie « sur dossier » sans appel.
« Mourir dans la Dignité », mais de quoi pale-t-on ? Mourir, y’a pas le feu au
lac. Vivre dans la Dignité, là on en est loin du compte, y’a du boulot… Ne
perdons plus de temps à chercher Thanatos, elle arrive toujours a l’heure.
Apprenons à vivre dans la Dignité, ensuite nous pourrons peut-être parler
d’autre chose.
Il est bon de se souvenir des précautions
indispensables à prendre dans l’application de la loi du 22 avril 2005 dite loi
LEONETTI – à la préparation de laquelle j’ai modestement participé – par la
Circulaire du 20 octobre 2011 concernant la mise en œuvre de la loi du 22 avril
2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie et de traitement
judiciaire des affaires dites de « fin de vie » (NOR : JUSD1128836C).
Disponible au
Bulletin Officiel du Ministère de la Justice et
des Libertés - BOMJL n° 2011-10 du 31 octobre 2011.
Aucune distinction entre les mutilés et les
soldats indemnes de 1914-1918 n’a démenti la solidarité au cours des
événements sociaux ou politiques des 20 années séparant les deux conflits
mondiaux au XX° siècle.
D’où la force de leurs mouvements, et la marque dans la mémoire de leur temps
qui existe toujours aujourd’hui, au travers de
l’héritage étonnant, fraternel, que les soldats ont laissé pour l’histoire des
personnes handicapées.
Mais qu’en restera-t-il bientôt ?
D.P.
Synthèse de presse bioéthique -
16 Janvier 2018
Sur les questions de fin de vie, les
médecins constatent que les familles sont de plus en plus de méfiantes vis-à-vis
du corps médical et refusent plus souvent leurs décisions. Jusqu’où peut-on
impliquer la famille sur la fin de vie « quand l'acte médical n'a aucun autre
effet qu'un maintien artificiel de la vie » ? Un grand séminaire aux hôpitaux de
Paris a rassemblé, ce lundi 15 janvier, 250 professionnels pour évoquer ce sujet
« si délicat, intime et sensible », dans l’ombre des cas médiatisés de Marwa
(cf.
La ténacité des parents de Marwa récompensée), d’Inès (cf.
Le tribunal administratif de Nancy valide l’arrêt des soins d’Inès, adolescente
dans le coma) et de Vincent Lambert (cf.
Vincent Lambert, « une forme inédite de résistance éthique »).
Le professeur Catherine Paugram-Burtz, chef
du service où la moyenne d'âge en réanimation est très jeune (45 ans) constate
que « le nombre de situations où l'on se retrouve dans le mur augmente » et que
le poids de la dimension religieuse dans la fin de vie est « de plus en plus
lourd ». Les cas de mort encéphaliques sont les plus difficiles : « Il ne s'est
pas réveillé et n'a plus émis aucun contact […], or il respire ». Si les
médecins se basent sur le seuil neurologique, pour les familles « le seuil de
tolérance est différent ».
Les familles sont globalement
« désormais fermées » et leur réaction générale est de prendre un avocat. Un
réanimateur évoque « la méfiance de la blouse blanche », cumulée aux espoirs de
guérison du proche insufflés par des témoignages sur Internet.
Dans les solutions évoquées, les médecins proposent « de se donner plus de temps » pour aborder la décision, d’éviter d’être « péremptoire » auprès des familles, de créer un site « très pédagogique » ou une brochure tant à destination des proches que du personnel médical. Tous parlent de « rétablir la confiance » et de « ne pas laisser les équipes seules face aux difficultés ».
Sources : Le Parisien, Florence Méréo
(16/01/2018)
Synthèse de presse bioéthique -
16 Janvier 2018
Aux Pays-Bas, un membre de la Commission de
contrôle de l’euthanasie a remis sa démission en guise de protestation contre
les euthanasies de personnes démentes. Berna Van Baarsen, éthicienne, déplore
ces situations, largement approuvées par la Commission. Elles concernent des
patients qui ont fait une déclaration anticipée d’euthanasie avant leur état de
démence, mais qui n’ont pu la confirmer avant que le médecin ne provoque leur
mort : « Cette déclaration anticipée représente une intention, on ne peut
l’assimiler à une demande actuelle de la personne, il s’agit de quelque chose de
réellement différent », explique l’éthicienne. Souvent, les familles « insistent
pour euthanasier leur proche », mais « ceci n’est pas juste »
insiste-t-elle, car « un médecin ne peut être certain du caractère insupportable
d’une douleur et du caractère délibéré d’une demande d’euthanasie que lorsque le
patient l’exprime lui-même ». N’acceptant plus qu’ « une déclaration anticipée
remplace une demande orale actuelle inexistante », Berna Van Baarsen a
donc démissionné, rappelant le geste d’un de ses homologues de la Commission
belge de contrôle de l’euthanasie (cf.
Belgique : démission au sein de la Commission de contrôle de l’euthanasie).
Sources : Institut européen de Bioéthique (12/01/2018)
Synthèse de presse bioéthique
-
03 Janvier 2018
; En
Belgique, une décision de la Commission fédérale de contrôle de l’euthanasie
(CFCEE) a conduit à la démission d’un de ses membres, médecin spécialiste et
pro-euthanasie. Il a déclaré : « Cette commission ne remplit pas son rôle. Elle
se prend pour un juge. Elle n’élargit pas l’application de la loi euthanasie,
elle la viole ». La décision en débat concernait une patiente atteinte de
démence et de Parkinson, euthanasiée « sur simple demande de sa famille », sans
son avis et sans l’avis d’un second médecin, celui-ci n’ayant été consulté
qu’une fois le décès intervenu. Devant cette « double violation manifeste de la
loi », la Commission n’a pas transféré le dossier à la justice, car la majorité
des deux tiers requise n’a pas été atteinte : « Les 6 membres (sur 16) qui n’ont
pas souhaité transférer ce dossier à la justice ne l’ont pas fait par conviction
du respect de la loi dans le cas d’espèce, semble-t-il, mais bien par volonté
politique de défendre l’euthanasie dans n’importe quelle circonstance, y compris
dans les cas de démence profonde, et par crainte qu’un renvoi en justice freine
encore plus la pratique de l’euthanasie en Wallonie ».
Pour Willems Lemmens, professeur de
philosophie à l’université d’Anvers et membre du Comité consultatif de
bioéthique belge, « cette affaire confirme la ‘sacralisation malsaine’ de
l’euthanasie dans notre société. Ni les médecins, ni la famille de la personne
décédée n’ont considéré leur comportement comme répréhensible, et la commission
leur a donné raison, en dépit des conditions légales violées ». En outre, cette
affaire « n’est que la pointe de l’iceberg », un certain nombre d’euthanasies
n’étant pas déclarées à la Commission de contrôle. Willems Lemmens considère
qu’une « petite minorité de médecins fanatiques » présente au sein de la
Commission prend « en otage le monde médical » : de plus en plus de médecins
« témoignent de la pression morale qu’ils ressentent. Puisque l’euthanasie est
de plus en plus perçue par la population comme un droit sur sa mort et sur celle
de ses proches, c’est leur liberté thérapeutique et de conscience à eux, les
praticiens, qui est mise sous pression ». La société devrait « entendre les
doutes et les questions des médecins », estime-t-il.
Début décembre, une proposition de loi
visant à l’évaluation de la loi
[1] a été déposée par deux députés qui s’interrogent sur « l’efficacité et
la rigueur du contrôle de la Commission ». Ils demandent au gouvernement la mise
sur pied d’une équipe pluridisciplinaire de chercheurs qui « aura pour mission
de procéder à l’évaluation de la loi euthanasie, des pratiques d’euthanasie et
de sédation palliative ». Une seconde proposition a été déposée mi-décembre, qui
vise à « clarifier l’application de la sédation palliative en Belgique ».
[1] En 15 ans d’application, la loi belge sur l’euthanasie n’a jamais fait
l’objet d’une évaluation.
Sources : Institut Européen de Bioéthique (27/12/2017)
Pour aller plus loin: Belgique
: Le Comité Consultatif d’éthique revisite la loi sur l’euthanasie
Synthèse de presse bioéthique -
16 Janvier 2018
En Oregon, la loi autorise
l’ « aide
médicale à mourir » pour les malades « en phase terminale », ayant moins de six
mois à vivre. Deux médecins doivent s’accorder sur ce pronostic et
s’assurer que la décision du patient est libre et éclairée. Selon certains
professionnels de santé, la loi laisse aussi la possibilité à des patients
atteints de maladies curables de refuser les soins dans le but d’obtenir un
diagnostic terminal et une ordonnance létale. C’est l’interprétation du docteur
Toffler, directeur national du Physicians for Compassionate Care, qui explique :
« Si vous êtes diabétique, découragé et déprimé et que vous arrêtez de prendre
votre insuline, vous allez mourir », une situation qui entre alors dans le cadre
de la loi sur la fin de vie. En effet,
le texte ne précise pas s’il faut
avoir « épuisé toutes les options de traitements » avant de se
tourner vers l’aide médicale à mourir. En outre,
des patients qui
n’auraient pas les moyens de se faire soigner, pourraient également demander
l’aide médicale à mourir, en toute légalité.
Cette situation fait réagir les opposants à
l’euthanasie, qui ont publié les mois dernier un rapport sur les « problèmes
cachés » dans la loi sur l’aide médicale à mourir en Oregon. Ils dénoncent une
« loi permissive », qui avait au contraire été présentée au moment de son vote
(en 1994) comme « une loi restrictive » autorisant l’aide médicale à mourir
uniquement pour des patients condamnés. Depuis, la Californie, le Colorado, le
Vermont et Washington ont également adopté des lois calquées sur le modèle de
l'Oregon.
Selon les autorités, aucun cas de patient
atteint d’une maladie chronique non terminale n’a été euthanasié. Mais pour le
docteur Toffler, « il n’y a aucun moyen de savoir si des abus ont été commis
dans l’Oregon » car les certificats de décès ne sont pas assez précis et les
documents détruits au bout d’un an.
Sources :