Lettre ouverte à Monsieur le Président du Conseil Général de l'Hérault et aux journalistes,

membres sans aucun doute de Reporters sans Frontières,

connu pour dénoncer les manquements aux Droits de l'Homme de par le monde,

mais qui en la circonstance ferment les yeux sur un douloureux événement qui se passe à leur porte : L'acharnement administratif à dénaturer une loi dont le fondement était l'indépendance et la liberté de la personne handicapée aidée à choisir son environnement le plus apte à le soutenir dans son projet de vie construit ou à construire.

Au lieu d'aider la personne dans son choix de vie, comme prévu par la loi, la Maison Départementale des Personnes Handicapées de l'Hérault détruit la vie, les projets, les réussites des personnes handicapées, en écrasant ses réalisations. Elle propose un genre de vie végétatif, elle ne dépasse pas le niveau de réflexion des années 1950. Il en résulte une procédure administrative pendant laquelle on n'écoute pas la personne concernée, son projet de vie réclamé par la loi du 11-02-2005 n'est pas évoqué, on ne l'informe pas, on ne répond pas à ses courriers, on ne respecte pas les délais pour les choix à faire…

Les Personnes Handicapées, on ne les écoute que lorsqu'elles disent ce que l'on attend d'elles. Certaines font partie des Commissions car elles appartiennent à des Associations prestataires de services. Faire partie d'une association ne rend pas forcément compétent sur tout, et en particulier sur la vie des autres. La loi du 11.02.2005 individualise le traitement administratif du handicap. Les commissions de la M-D-P-H, légitimées par la présence de ces personnes, réalise au contraire une véritable uniformisation de la vie des personnes : l'on s'y entend répondre lorsque l'on dit quelque chose " moi, je fais comme cela, il n'y a aucune raison que vous fassiez autrement… " A partir de là, ce que vous aviez construits depuis 20 ans, ne doit plus exister, les projets en cours, de toutes natures, doivent être abandonnés, votre environnement familial, amical, professionnel ou autre, tout devient secondaire. Vous devenez un simple " fournisseur d'emploi ". Les associations prestataires s'occupent alors de vos affaires. On peut choisir de passer par le gré à gré (sans association), mais les pressions administratives sont telles que le passage par ces prestataires devient une véritable norme.

Ce qui se passe en fait entre les quatre murs de la MDPH relève du non - droit. Comment peut-on exiger de ceux qui accompagnent la personne handicapée une formation alors que ces commissions sont formées de personnes n'ayant aucune notion ni de la maladie de celui qu'elles jugent, ni sur ses besoins affectifs, ni sur ses véritables désirs, ni sur son intelligence et ses capacités de réflexion, ni sur ses aspirations à la poésie, au bonheur ou au désir de vivre dans la sérénité, ni sur les besoins multiples au jour le jour, 365 jours par an. Celui ou celle qui est " jugé " en particulier s'il ose sortir de la norme incapable à dépasser par ces gens, qui tout d'un coup, ont un semblant de pouvoir sur leurs semblables - ici la jalousie fait loi - celui-là ou celle- là voit le couperet tomber et sa vie basculer dans le cauchemar : ses efforts pour rester maître de son corps et de son âme réduits à néant. Cela se traduit évidemment par une censure financière et par une mise sous tutelle indirecte mais bien réelle, contraire a la notion des Droits de l'Homme. A moins que ces Commissions présidées par les autorités administratives - valides - du Conseil Général, psychologiquement formées pour diriger, manipulent les membres en leur octroyant un pouvoir sur leur semblables, dans un but bien précis : mettre la personne handicapée dans un carcan environnemental associatif, en faisant à court terme, une personne désormais vide de ses désirs, de son TEMPS de VIE à partager avec ceux qui depuis longtemps, l'épaulent ou l'aiment, sans intrus justes bons peu à peu à imposer, sous prétexte de directives associatives, leur propre temps de vie et leurs ordres.

Le rêve, les espoirs en sa propre volonté, les ambitions intellectuelles ou créatrices sont alors cassées, balayés, interdits. La maladie inévitablement va subir le contre - coup de ce détournement d'une loi qui se voulait libératrice, et conduire à un stress grave car la personne handicapée se voit privée des réalisations concrètes et des sécurités qu'elle avait su faire naître.
Comment pouvez-vous,
Monsieur le Président, cautionner ce détournement des lois de la République ? Il y a des rumeurs insistantes et désagréables qui laissent entendre qu'un tel système devient tragique pour les personnes âgées.
Il est temps de remettre de l'ordre dans ce qui devient un système dangereux de pouvoir, de diffamation au sein de ces commissions, et de mise sous tutelle déguisée, mais encore une fois réelle, des aspirations et des volontés des personnes handicapées ou âgées qui sont dans l'incapacité de choisir ce qui est autorisé par la déclaration des Droits de l'Homme : ceux qu'elles jugent aptes à les aimer ou les accompagner jusqu'à leur mort et réciproquement.

Cela, Amis journaliste ne se passe ni en Asie, ni sur la banquise, ni chez les zoulous mais à vos pieds :
On achève bien les handicapés !

Le 05.09;2007, Doriguzzi-Prades

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